A Most Violent Year

Faisons un petit retour à nos chères "eighties" pour cette critique! En route pour l’Amérique des années 80 pour un film se concentrant sur une année en particulier l'année de la violence. Voici « A Most Violent Year » !

Histoire :

New-York 1981. Abel Morales, immigré cubain, est le patron d'une petite entreprise de transport de carburant. Abel essaye d'obtenir un prêt pour étendre son activité mais tous les éléments semblent contre lui : ses chauffeurs se font braquer et voler leurs camions et quelqu'un semble en vouloir personnellement à Morales et sa petite famille. Face à ces menaces, Abel est bien décidé à rester dans la légalité mais sa femme, Anna, fille d'un ponte de la mafia lui suggère d'utiliser des moyens moins légaux pour se débarrasser de ses soucis. Abel arrivera-t-il à rester sur le droit chemin ou se laissera-t-il tenter par des méthodes plus expéditives ?

Mon avis :

Comme dans mes dernières critiques, voici une petite mise en garde : malgré son titre, le film n'est pas extrêmement violent. Il y a bien quelques scènes graphiques mais rien d'insoutenable ici, il s'agit plus d'un thriller d'atmosphère qu'une exposition de scènes d'action et de violence (le montage de la bande annonce est d'ailleurs extrêmement trompeur ne vous laissez pas avoir) : le titre fait référence à l'année à laquelle se déroule le film rien de plus.

Le gros point fort de ce film est l'atmosphère : durant toute la longueur on ressent une tension latente, une menace prête à exploser ce qui rend les agissements des personnages principaux extrêmement humains et réalistes : une simple conversation nous les rend extrêmement empathiques et vrais. Le vrai thème du film est la réussite dans les affaires en restant dans la légalité et c'est vraiment passionnant : ce n'est jamais présenté de manière caricaturale ou manichéenne, les personnages ont tous leurs raison d'agir comme ils le font et leurs dilemmes sont très bien mis en scène, il n'y a pas de partis pris dans ce film, juste une observation de confrontations entre différents point de vue. Mais il n'y a pas que des scènes calmes ou contemplatives dans ce film : il y a deux morceaux de bravoures extraordinaires en terme d'action et de tension : une fuite à pied sur l'autoroute filmée avec une maîtrise incroyable et une filature entre deux personnages d'une intensité inouïe. Le film vaut le coup d'être vu rien que pour ces deux excellentes scènes.

Au niveau technique, c'est superbe : la photo est d'une beauté rare, les plans très bien composés et les mouvements de caméra très stylés. Chapeau bas au réalisateur JC Chandor qui n'en est qu'a son troisième film et qui affiche déjà une maîtrise de tous les instants. La musique est bien adaptée au propos et à l'ambiance. Au niveau des acteurs, c'est du très bon : Oscar Isaac est impeccable en homme de principe, il fait fort penser à un Al Pacino jeune dans son look ou sa façon de parler. Jessica Chastain est convaincante dans le rôle de sa femme fille de mafieux sans être extraordinaire et les second rôles sont tous très solides.

Pour terminer, si vous êtes un amateur de films noirs qui jouent plus sur l'atmosphère que sur le spectaculaire à tout pris et que vous aimez les histoires simples mais impliquantes, vous devriez trouver votre satisfaction avec « a Most Violent Year » !

Les plus :

- Pas de manichéisme

- L'atmosphère

- Le dilemme interne des personnages bien rendu

- La prestation d'Oscar Isaac

- Deux scènes « d'action » exceptionnelles

- La beauté de la photo

- La réalisation et la technique du film

Les moins :

- Jessica Chastain correcte sans plus

Ma note :

4/4