le cinéma de françois
Faisons, si vous le voulez bien, un petit tour dans les coulisses de Broadway en compagnie d'un super héros très particulier « Birdman » !
Résumé :
Riggan Thomson est une star Hollywood déchue, autrefois connu pour le rôle du super héros birdman. Il essaye, 20 ans après sa dernière interprétation du super héros iconique, de s'offrir une crédibilité d'acteur en mettant en scène à Broadway une adaptation d'un écrit de Raymond Carver. Mais rien ne va se passer comme prévu et les 48h précédant la première de la pièce vont être pour le moins rocambolesques.
Mon avis :
Remarque importante, il ne faut pas se laisser avoir par le titre, l 'affiche ou la bande annonce : « Birdman » n'est en aucun cas un film de super héros et sa bande annonce est extrêmement trompeuse puisqu'elle est obligée de couper dans un film au défi technique hallucinant – un film constitué d'un seul plan séquence - : « Birdman » c'est avant tout une réflexion acide sur la célébrité, le statut d'acteur, la gloire, l'envie d'être reconnu etc. Cela faisait longtemps qu'un telle réflexion sur les coulisses du monde du théatre (et du cinéma par extension) n'avait plu eu lieu dans un film. Ici tout le monde en prend pour son grade : acteurs has been ou ingérables car ne possédant aucun recul sur leur « art », producteurs uniquement intéressés par le profit, critiques aux idées préconçues, public uniquement avide de buzz,… Le constat que fait le réalisateur Innaritu sur le monde du spectacle n'est guère réjouissant mais reste malgré tout jubilatoire grâce à un humour féroce et bien noir. Le film se permet également quelques incursions surprenantes dans le fantastique grâce à ce bon vieux « Birdman », alter ego de Riggan Thomson, qui hante le film de sa présence. Je n'en dirai pas plus sur le sujet du film car moins on en sait plus la découverte est jouissive, sachez juste que vous allez en prendre plein les yeux (et le cerveau). Seule la fin est un peu en deça du reste du film car un rien tirée en longueur mais pas de quoi bouder son plaisir.
Au niveau technique, C'est hallucinant : Comme écrit plus haut, le film se veut un long plan séquence ininterrompu (quelques artifices sont utilisés malgré tout pour couper dans les moments sans action des 48h durant lesquelles se déroule le film): la caméra colle aux acteurs, les plans d'anthologie s'enchainent et la maitrise visuelle est incroyable : on a envie de mettre ps mal de cinéastes devant le film pour qu'ils prennent des notes ! Et ce procédé n'est aucunement artificiel car il participe au dynamise du film et complète bien le scénario et sa dimension théatrale. Au niveau sonore c'est également excellent : la bande-son n'est pratiquement composée que de percussions reflétant le chamboulement intérieur du protagoniste principal. Une très bonne idée qui assure une ambiance sonore unique.
Au niveau des comédiens ils sont tous parfaits avec mention spéciale à Michael Keaton qui trouve son meilleur rôle (qui parallèle d'ailleurs sa vraie vie) et qui devrait obtenir un oscar bien mérité vu son come back fracassant. Edward Norton n'est pas en reste et nous régale avec un grand numéro de comédien surdoué mais ingérable. Le casting féminin n'est pas en reste avec les excellentes Naomi Watts et Emma Stone. Tous les autres acteurs font également un sans faute et son très bien dirigés.
En conclusion, si vous voulez vous éloigner des sentiers battus et découvrir un film semblable à aucun autres, «Birdman» vous ravira !
Les plus :
- Techniquement hallucinant
- Une excellente réflexion sur le monde du spectacle
- Un humour noir féroce extrêmement réussi
- Le sans faute des acteurs
- L'ambiance sonore
Les moins :
- La fin qui tire un peu en longueur
Ma note :
4/4
