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Voici quelques réflexions et analyses au sujet du film de Alfonso Cuaron, « Children of men », un film d'anticipation qui me tient vraiment à cœur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'univers du film

 

Le film se déroule dans la ville de Londres en 2027. L'humanité est devenue stérile et le gouvernement est de type fasciste semblable à l'allemagne Nazie. Les références au troisième Reich sont d'ailleurs assez présentes :

 

- les étrangers sont parqués dans des camps en attendant d'être exécutés, on entend une musique Allemande lors de l'arrivée dans ces camps, référence on ne peut plus explicite au régime nazi.

 

- la célèbre toile « Guernica » de Picasso est visible à un moment chez un haut dignitaire du gouvernement : Picasso y a peint les victimes d'un bombardement nazi.

 

En plus de ces références historiques, il y a également des allusions à la prison de Guantanamo : les prisonniers sont cagoulés et adoptent une pose similaire à celles décrites dans la célèbre prison.

 

Les références à l'islamisme moderne sont également présentes lors d'une procession armée dans un camp de réfugiés : les manifestants d'origine nord-africaine tirent en l'ai en brandissant des drapeaux sur lesquels est écrit « intifada » et clament « Allahu Akbar ».

 

On peut donc constater via ces exemples que le film décrit un futur terriblement proche de notre présent : aucun artifice conventionnel de science-fiction n'est utilisé, la technologie est pratiquement la même qu'actuellement. L'immersion du spectateur est facilitée par ce décor qui pourrait très bien ressembler à notre propre futur tant ses références sont connues de tous. Cela rend le film terriblement angoissant et oppressant car il supprime donc le filet de sécurité que représente la description d'un monde impossible à confronter au réel . La façon de filmer est d'ailleurs très proche du cinéma-vérité et du reportage de guerre ce qui renforce le réalisme et nous plonge vraiment dans un monde qui, bien que fictionnel, n'est nullement inconnu du spectateur. « Les fils de l'homme » est un des rares films de science-fiction dont l'univers décrit est totalement réaliste, ce qui le rend atypique.

 

 

La dénonciation de l'extrémisme sous toutes ses formes

 

L'un des points forts du film est de renvoyer dos à dos toutes les formes d'extrémismes. Comme écrit au dessus, le gouvernement est extrémiste. Il y a d'ailleurs des groupes terroristes qui luttent pour le renverser et faire prévaloir la liberté. Le film nous présente un de ces groupes (les poissons) qui, au départ, à clairement la sympathie du public grâce à leurs méthodes radicales mais bienvenues pour lutter contre l'horrible gouvernement. Cependant, le ton va très vite changer et le spectateur va se rendre compte que ces combattants de la liberté sont aussi corrompus et malfaisants que ce qu'ils prétendent combattre : ils assassinent leur leader trop idéaliste, ils veulent un contrôle absolu du futur bébé et de sa mère pour leur gloire personnelle et assassinent des innocents qui se mettent en travers de leur route. On se rend compte que leur objectif n'est nullement la liberté et la paix mais bien le pouvoir absolu ce qui les renvoie dos à dos avec le gouvernement qu'ils combattent.

 

Le film se refuse donc à tout manichéisme et dénonce tous les extrémismes qu'ils soient basés sur de bonnes intention ou non. Cela pourrait sembler facile mais heureusement le film ne verse pas dans la caricature en présentant des personnages avec leurs faiblesses et leurs doutes ( l'ex-femme du héros trahie par son groupe car trop altruiste, le représentant du gouvernement et son fils autiste) même si ceux ci se font impitoyablement éliminer ou dépasser par les éléments plus radicaux.

Il est à noter que les héros doivent leur salut à une bohémienne alors que le contact soi disant amical est également un traître. Joli retournement de situation pour un film qui va au-delà des apparences et prône finalement un message simple et universel : la radicalisme est la cause principale de la chute de l'homme.

 

 

La thématique religieuse 

 

Le gros morceau du film. Le titre s'inspire directement d'un passage de la bible et le thème de l'infertilité (moins une personne) permet d'insérer une dimension christique dans le film :

 

- Lorsque la jeune Kee dévoile sa grossesse, elle est dans une étable, référence directe à la naissance du christ.

 

- les personnages font systématiquement le signe de croix lorsqu'ils se rendent compte que Kee est enceinte, ou lorsque qu'à la fin du film, ils voient le bébé.

 

- le groupe terroriste est nommé « les poissons ». Les poissons sont des éléments importants de la bible et ses paraboles.

 

- Theo se sacrifie à la fin du film pour protéger Kee et son bébé. Le sacrifice est une valeur essentielle du christianisme surtout lorsqu'il faut protéger les plus faibles

 

- le fait que l'humanité ait été stérile mais puisse perdurer est clairement associé à un miracle dans le film. Cela peut aussi faire allusion à la résurrection, autre thème important dans la religion chrétienne

 

- Dans les causes possibles à l'infertilité, il est suggéré que cela pourrait être une punition divine et qu'il faut garder la foi. La cause précise de l'infertilité n'est jamais dévoilée mais le thème de la foi parcourt le film de long en large.

 

 

Voici donc les quelques réflexions et analyses sur ce grand film tellement riche ! Il est possible que d'autres analyses et thématiques me viennent en tête après une révision donc ce texte pourrait bientôt s'enrichir… J'espère que cette lecture vous à plu et vous a donné envie de vous replonger dans ce chef d'oeuvre !

 

 

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