
le cinéma de françois
Le nouvel opus des frères Coen transporte le spectateur dans le monde impitoyable et fascinant du golden age d' Hollywood . Alors pouce levé ou abaissé ? Voici mon opinion sur « Hail Caesar ! »
Histoire :
Une journée dans la vie d'Eddie Mannix, « fixer » (en gros la personne chargée d'assurer la gestion journalière des tournages du studio) pour un studio d'envergure. Il doit non seulement gérer les caprices de stars et des producteurs, éviter les scandales, résister aux reporters qui fouillent leur nez partout, penser à son avenir (il est sollicité par des employeurs plus stables.) mais surtout percer le mystère de la disparition de Baird Whitlock, méga-star et acteur principal de « Hail Ceasar », peplum fer de lance du studio, kidnappé par un groupe ayant pour nom « le futur ».
Mon avis :
Avec ce film, les frères Coen font une vibrante déclaration d'amour au cinéma Hollywoodien des années 50, rien ne manque : la toute puissance des studios, les « bathing beauties », actrices plantureuses effectuant des chorégraphies aquatiques, la comédie musicale, le western, les vénérables réalisateurs qui dirigent habillés en tweed et pantalon d'équitation, la menace communiste, les scénaristes en manque de reconnaissance,… Rien ne manque ! Le film, dont la structure se rapproche du film à sketches même si il y a un fil rouge est un festival de références qui feront le régal des connaisseurs de cette période clé de l'industrie cinématographique. On est parfois proche du documentaire tant la reconstitution sonne juste que ce soit dans les situations ou les images. Cette grande force du film est aussi sa plus grande faiblesse car le spectateur lambda ne saisira pas toutes les références et se retrouvera très vite largué tant les scènes lui sembleront incompréhensibles et jamais drôles et le scénario ne rattrapera jamais le coup vu son indigence.
Si les points évoqués ci-dessus ne feront pas l'unanimité, il n'en est rien pour la partie technique : les frangins nous offrent un véritable festival visuel tant dans la reconstitution de scènes de tournage que dans les parties plus chorégraphiées, véritable festival de virtuosité. La photo de Roger Deakins est également de toute beauté, retranscrivant à merveille la luminosité si particulière des films de cette époque. La musique de Carter Burwell est au diapason avec des sonorités sorties des 50's. Un sans faute sur le plan technique.
Au niveau des acteurs, les frangins ont également sorti la grande artillerie avec une distribution des plus alléchantes : On retrouve l'excellent Josh Brolin en dur à cuire solutionnant les problèmes à longueur de temps, George Clooney, irrésistible en acteur benêt et dépassé par les événements, Channing Tatum qui s'offre la meilleure scène du film dans une chorégraphie hallucinante, Scarlett Johansson qui visiblement se délecte en jouant un actrice aussi odieuse hors des écrans que pure devant la caméra et Ralph Fiennes, savoureux en réalisateur british. Les autres ne font qu'une apparition mais ils sont tous excellents que ce soit Tilda Swinton dans un double rôle, Jonah Hill, Christophe Lambert, Clancy Brown ou Frances Mac Dormand ils sont tous excellents ! A noter aussi la très bonne performance de Alden Ehrenreich, qui hérite d'un des rôles les plus importants du film et s'en sort à merveille.
En résumé, « Hail Caesar » est une délicieuse friandise pour les amateurs de cinéma Hollywoodien des années 50, bourrée des références irrésistibles, de performances techniques et de grandes performances d'acteurs qui sera plutôt indigeste pour ceux que le sujet n'intéresse pas plus que cela. Faisant partie des amateurs du genre j'ai vraiment adoré le film mais c'est à vous de voir !
Les plus :
- Des tonnes de clins d'yeux et de références à l'Hollywood des années 50
- Irréprochable techniquement
- Les acteurs et actrices tous excellents
- Excellente bande son
- Une sincère déclaration d'amour au cinématographique
Les moins :
- Presque pas de scénario
- Ne conviendra pas à ceux qui ne s'intéressent pas à cette période spécifique, le film n'est drôle que si on saisit les références
Ma note :
3/4
